Au coeur dans la forêt, dans une zone quelconque:
Riven, à genoux, examinant des traces de pas formés dans la boue.
Le soldat arrive derrière elle. Elle ne réagit pas à l'arrivée de celui-ci

Soldat: Vous voilà enfin! Je vous cherchais.

Autoritaire Riven: Votre rapport sergent.

Soldat: Nous avons cherché du côté du bosquet interdit et comme nous nous y attendions, aucune trace des rebelles.

Riven: Alors, ils sont partis au sud. Il va nous falloir redoubler d'effort si nous voulons un jour capturer cette bande d'hérétiques .

Soldat: Sauf votre respect madame, j'aimerai vous faire part de mon opinion sur le sujet.

Riven: Si cela peut vous faire plaisir...

Soldat: Mes camarades et moi-même avons convenu de mettre un terme à cette chasse inutile.

Riven: Serait-ce de la trahison que j'entends là?

Soldat: En aucun cas ! Seulement, cela fait bien des semaines que nous avons démarré les recherches. Le camp des rebelles, où qu'il se trouve, semble être hors de notre porté. La forêt est grande et je doute que l'on puisse retrouver leurs traces avec si peu d'hommes à notre disposition. J'admire votre détermination et je suis fier de servir sous les ordres d'un officier à la rigidité exemplaire tel que vous. Mais selon moi...

Interrompant le soldat Riven: Taisez-vous ! (A voix basse) Ecoutez ...

Un bruit semble venir de derrière les buissons

A voix basse Soldat: Je cours chercher les autres !

Tout en dégainant son épée Riven: Depêchez-vous, je couvre vos arrières !

♣ MJ ♣

Fraîchement promu "Sergent", Chelmey investissait la forêt pour sa première véritable mission. Finies les patrouilles à la con, les inspections de bottes de foin; le voilà parti pour débusquer ces fumiers de rebelles.
Cela faisait 27 jours qu'ils pistaient les criminels. 27 jours interminables durant lesquels ils n'attrapèrent qu'un vieillard et un chevreuil. Bien sûr c'était le plus grand des honneurs de servir le Capitaine Riven; mais après tout ce temps, lui et le reste de l'escouade en avaient plein le dos de cette histoire. Comprenez... Depuis le temps qu'ils les cherchaient, ils pouvaient bien prendre trois quatre jours de permission.
«Dis lui Chelm, elle t'écoutera toi.» , plus facile à dire qu'à faire! Pourquoi bordel s'était il laissé enrôler là-dedans? Lorsque le Capitaine l'accusa de mutinerie, il crût mourir sur place.
Il eut toutes les peines du monde à se justifier qu'il ne remarqua pas que son capitaine ne l'écoutait plus.

«Taisez-vous ! Ecoutez ...»
Chelmey s'executa. Il n'entendait rien de plus que ces horribles criquets.
Il se concentra alors sur ces fourrés que le chef fixait intensément. C'était quasi imperceptible mais ce buisson là frémissait.
Les enseignements de l'Académie des Chasseurs s'imposèrent d'eux même à lui, s'extirpant d'un coin très reculé de son esprit.
«Bande de lopettes, vous croyez vraiment tenir deux minutes face à un Vampire? Sortez vous les doigts du cul, allez chercher vos camarades et défoncez moi ça!»
Bien entendu, nous sommes en droit de nous demander quel genre de narrateur tomberait dans un récit aussi vulgaire.
Chelmey parti, il ne restait plus que Riven, seule.

«J'ai froid ...», souffla le bosquet.

L'instant d'après le capitaine aperçut des boucles blondes, puis un visage noyé dans les larmes, et enfin une robe élimée. A priori c'était une petite fille de 7 ans tout au plus; elle sortit péniblement des feuillages tout en traînant une jambe entaillée.

«J'ai faim ...»